Auteur : Elle Kennedy

Éditeur : Hugo Romance

  • etoile
  • etoile
  • etoile
  • etoile
  • etoile

Le respect de l’autre dans ses différences

Bon alors, je partais avec 2 à priori avant de commencer cette série.

1. Je ne suis pas fan de hockey

2. Après avoir lu After (les deux premiers tomes parce que je n’ai jamais pu aller au bout tellement c’est nul !), je fais la grimace en voyant des romans se dérouler à la fac.

Mais lorsque j’ai lu les critiques de cette série, j’ai été intriguée. Alors j’ai commencé le premier tome pour voir et… Eh bien c’est vraiment une bonne lecture.

Autant mettre les pieds dans le plat, le premier tome, The Deal, aborde deux thèmes difficiles : le viol et la violence familiale. Mais là où beaucoup d’auteurs en rajoutent des tonnes dans le drame, les blessures infligées, Elle Kennedy les traite comme des drames, certes, mais en prenant le partie de montrer le courage des personnages et leur volonté farouche de passer outre pour se construire une belle vie. Deux personnages forts, voilà ce qu’il y a dans ce roman.

Hannah, musicienne, n’aurait jamais fréquenté Garrett, le capitaine de l’équipe de hockey de l’université, si celui-ci n’avait pas eu besoin de son aide pour bosser un partiel. Deux univers se rencontrent. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Garrett n’est pas un gros bourrin fêtard. Bon oui, il fait la fête parce que c’est ce qu’ils font tous, mais c’est un garçon avec des valeurs et qui se révèle d’une grande sensibilité. Quant à Hannah, elle veut aller au-delà du traumatisme qu’elle a subi et va être un soutien pour Garrett qui cache lui aussi un lourd secret.

The Deal, c’est l’histoire d’une belle romance entre deux êtres qui n’avaient rien en commun. J’ai aimé suivre leurs galères (répétitions difficiles avec un binôme prétentieux pour Hannah et matchs compliqués pour Garrett), leurs doutes et leurs rages. J’ai aussi aimé leur maturité. Garrett ne baisse pas les bras lorsque Hannah s’en va. Il la connaît assez pour savoir qu’elle ne l’a pas fait sans raison.

Et c’est ce que j’aime aussi dans les deux romans suivant. Les personnages ne se laissent pas emporter par des passions négatives. Ils trébuchent mais rebondissent parce qu’ils veulent s’en sortir et rester avec celui/celle qu’il/elle aime.

The Mistake, le tome deux est un peu déconcertant parce qu’on part d’un fiasco relationnel. Beaucoup de qui pro quo dans ce roman. Logan, ce tombeur des dames est complètement à côté de ses pompes avec Grace. On sourit et on s’émeut au fil des pages. Ici, les deux personnages se cherchent chacun de son côté, d’abord sur des chemins parallèles qui vont ensuite se croiser et se rejoindre pour ne plus se quitter. J’adore Logan, tourmenté par l’amour qu’il croît porter à Hannah ainsi que par ses responsabilités envers son père alcoolique. C’est aussi « un amour de romantique » avec Grace. Sa détermination à accomplir chaque point de la liste est craquante. Il trébuche, fait de grosses conneries mais il n’a pas honte d’avouer qu’il a tort.

J’ai trouvé le troisième tome, The goal, beaucoup plus brouillon, même si je lui mets aussi 4 étoiles. Basé sur la relation charnelle explosive entre les deux personnages, je l’ai trouvé moins intéressant parce que je n’ai pas accroché sur leurs personnalités. Allie sort d’une longue relation amoureuse et se demande où elle va mener sa carrière d’actrice. Dean, à qui tout réussit, n’a pas vraiment de but dans la vie. Ce roman traite de ce moment charnière de la fin de la scolarité, des doutes et des espoirs sur « l’après », sur ce qu’on va faire après le diplôme. La plume fluide de l’auteur fait qu’on avale le roman. Comme toujours, il y a des moments où on sourit (le coup du gode rose dans la salle de bain est tordant) et où on est triste. Je n’ai peut-être pas accroché sur la personnalité des personnages, mais ce que j’aime dans ce roman c’est son discours sur « chacun sa sexualité du moment que c’est dans le respect des attentes de l’autre ».

En fait, c’est ce que j’aime en général dans cette série : le respect de l’autre dans ses différences, qu’elles soient sociales (pauvres/riches), sentimentales (hétéro, homo, et alors !), sexuelles. J’aime aussi (et je le répète) que les personnages soient forts et ne se laissent pas aller au mélodrame. Les dérives de la société sont présentes (alcoolisme, abus sexuels, etc) mais les personnages y font face avec courage.

Donc, 4 étoiles pour les trois premiers tomes de cette série (je n’ai pas lu le quatrième).

Pourquoi pas cinq ? A cause de l’alcool et des fêtes qui sont omniprésentes. Je sais que ça fait partie du thème, mais l’alcool ce n’est vraiment pas mon truc. J’aurai aimé un personnage qui n’en boit pas. Là, j’aurais mis 5 étoiles parce que l’auteure aurait été jusqu’au bout du respect de l’autre. Mais peut-être qu’elle en parle dans d’autres romans…

Photo par © Lise Whales Pour plus d'informations, voir les crédits des images de livres.